Absise par ses partenaires

Interviews des partenaires de l’Association de Bailleurs Sociaux de l’Isère sur la question des enjeux du logement social.

Depuis plus de dix ans, les bailleurs sociaux de l’Isère ont mis en place un partenariat avec l’Ageden 38 (Association pour une gestion durable de l’énergie) et l’Alec de Grenoble (Agence locale de l’énergie et du climat) visant à maîtriser les consommations d’énergie dans le parc social. Delphine Bellanger, accompagnatrice de projets à l’Ageden 38, en explique la teneur.

Vous travaillez avec les bailleurs sociaux à la réduction des consommations d’énergie ?

On joue un rôle d’animateurs de réseau au sein d’un réseau de bailleurs sociaux isérois vraiment dynamique, qui réfléchit collectivement à la maîtrise des consommations d’énergie. On y a créé un observatoire de la performance énergétique. Chaque année, nous sélectionnons 20 opérations de réhabilitation et 20 en constructions neuves. Et on étudie le niveau de consommation sur les deux ans qui ont suivi la livraison du bâtiment pour observer et confirmer que la performance est au rendez-vous et correspond aux études préalables qui avaient été faites.

Et quels sont les résultats ?

On regarde à la fois la maîtrise des consommations d’énergie et la maîtrise des charges. En effet, l’objectif numéro 1 pour les bailleurs sociaux est de faire en sorte que le couple loyer + charge soit maîtrisé pour le locataire. Bien souvent, les aspects sociaux convergent avec les aspects environnementaux puisqu’on a des bons résultats sur ces deux aspects. Ça permet de mettre tout le monde d’accord.

En rénovation, quelles sont les priorités ?

On observe au sein de l’observatoire la plupart du temps des rénovations lourdes, qui démarre par l’enveloppe, avec changement des fenêtres, isolation des sols, toits et murs, puis touchent au changement du mode du chauffage et de fabrication d’eau chaude… On tend de plus en plus vers des rénovations basse consommation. En construction neuve également, les bailleurs sociaux vont plus loin que les niveaux exigés par la loi, la RT 2012. D’autant que certaines collectivités ont mis en place des aides et dispositifs locaux pour pousser à plus de performance énergétique.

Les bailleurs sociaux ont-ils recours à des énergies renouvelables pour cela ?

Oui, ça fait plusieurs années que les bailleurs sociaux isérois installent du chauffage bois notamment mais aussi du solaire thermique pour la production d’eau chaude. Et aujourd’hui se développent quelques opérations de géothermie. Dans ce domaine, les bailleurs sociaux sont en avance et osent expérimenter.

CHIFFRES CLES :

Énergies renouvelables :
« Les bailleurs sociaux sont en avance et osent expérimenter »

Delphine Bellanger – Accompagnatrice de projets à l’Ageden 38

Logements sociaux financés (dont 500 logements très sociaux) + 75 logements foyers personnes âgées en 2019

Logements réhabilités, soit 500 000 euros d’économies de charges générés et 1 million de tonnes de gains de CO2en 2018

%

De consommation en moins dans le parc public vs le parc privé, pour des loyers deux fois moins élevés dans les zones urbaines

« Quand logement social, bien-vieillir et numérique vont de pair »

Véronique Chirié – Directrice de Tasda

Basé à Grenoble, le Technopôle Alpes santé à domicile et autonomie (Tasda) rassemble les acteurs du bien-vieillir et développe l’usage du numérique dans le cadre des prises en charge à domicile. En partenariat avec Actis, bailleur social isérois, et l’UNA 38 (Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles), Tasda a mis en place une expérimentation faisant rimer bien-vieillir, nouvelles technologies et logement social. Explication avec Véronique Chirié, directrice de Tasda.

En quoi consiste cette expérimentation ?

C’est un appartement témoin équipé appelé “Un Apparté” dans lequel on démontre le champ des possibles pour bien vieillir à domicile. Au sein d’un logement existant, mis à disposition par Actis dans le quartier de la gare de Grenoble, nous avons tenté de montrer la complémentarité des solutions numériques. Il s’agit de tester l’innovation, de sensibiliser et d’informer le public mais aussi de former les professionnels du service à la personne.

Quel type d’innovations ?

Par exemple, nous testons actuellement un système d’éclairage activé automatiquement par un bandeau sur le lit. Cela permet d’éclairer le trajet de la personne lorsqu’elle doit se lever la nuit. Mais cela permet aussi de collecter des données sur le nombre et la durée des réveils nocturnes. Cela nous a, par exemple, permis de détecter une infection urinaire que la personne en perte d’autonomie n’avait pas signalée et que le personnel soignant n’avait pas détectée.

Vous parliez de complémentarité des solutions…

Ces solutions n’ont d’intérêt que si on travaille la combinaison des aides. Pour nous, la technologie ne remplace pas l’humain, elle vient compléter l’analyse des aidants (aides-soignants, médecins, famille…). Pour les personnes en perte d’autonomie, la technologie sert à faciliter la vie mais aussi à révéler ses habitudes de vie aux aidants, qui ne peuvent pas être présents en permanence. Cela permet de signaler un changement de comportement. Le numérique est un complément à l’aide humaine. Bien sûr, tout cela doit se faire en accord avec le bénéficiaire. C’est pourquoi on forme les professionnels à la question du consentement.

> www.unapparte.com

Quelques exemples d’innovations dans les HLM

  • Bâtiments passifs livrés
  • Système de chauffage électrique intelligent
  • Utilisation de l’énergie des serveurs informatiques pour chauffer les logements
  • Logements connectés pour faciliter le vieillissement à domicile
  • Appui aux jardins partagés
  • Accompagnement des petits travaux réalisés par les locataires
  • Espaces communs accompagnés
  • Habitat participatif et habitat intergénérationnel

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Président de la fédération du BTP de l’Isère, Thibault Richard connaît bien le marché du bâtiment. Pour lui, c’est une certitude, l’habitat social est un moteur pour le secteur et plus largement l’activité économique du territoire. 

Que représente l’habitat social pour les entreprises du BTP ?

Le logement social représente une part importante de notre activité. La construction de logements neufs représente environ 30% de l’activité du BTP en Isère et, parmi elle, l’habitat social forme une grande part.

Pourquoi ?

La loi impose au moins 30% de logements sociaux dans toute construction neuve de plus de 10 logements et impose aux communes de plus de 3500 habitants appartenant à une agglomération d’au moins 50 000 habitants un quota de 25% d’habitats sociaux d’ici 2025. Ce qui, par conséquent, dynamise les commandes de logements sociaux neufs.

 Ce secteur comporte-t-il des spécificités ?

Oui car on est contraint par des règles et on répond à un cahier des charges. Depuis quelques années, les bailleurs sociaux ont fait de gros efforts. Et la réglementation thermique les y a amenés. Du coup, aujourd’hui, les logements sociaux sont des constructions de très bonne qualité. L’habitat social a malheureusement parfois une image dégradée mais en réalité, aujourd’hui, il n’a plus rien à voir avec les logements sociaux des années 60 et 70.

 Et en rénovation ?

Les projets d’amélioration et d’entretien de l’habitat social sont une autre part très importante de notre activité dans le bâtiment. D’autant que le parc social ancien est considérable. Il s’agit d’isoler, de changer les fenêtres, d’enlever les vieilles chaudières fuel pour installer des modes de chauffage plus écologiques… Il y a un écart de qualité entre les anciens et les nouveaux logements sociaux que les bailleurs tentent de résorber en lançant des projets de rénovation. Pour les professionnels du bâtiment, c’est une source d’emplois essentielle dans les années à venir.

CHIFFRES CLES :

« Le logement social,
un moteur pour le secteur du BTP »

Thibault Richard – Président de la fédération du BTP de l’Isère

Crédit photo : Avenir Métal

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Salariés dont la moitié déployés en proximité

Millions d’euros investis chaque année dans l’économie locale

Emplois générés non délocalisables

Interviews réalisées par le Dauphiné Libéré en 2020.

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